Les addictions en entreprise (1) : un enjeu de santé, de sécurité et de performance qui nécessite de prévenir, détecter et accompagner
1,5 % de la masse salariale annuelle. C’est le coût de l’alcoolisme au travail en France (2).
7,7 % des actifs ont une habitude de consommation quotidienne, qui cause 10 à 20% des accidents du travail.
20 à 30 % des accidents professionnels, de l’absentéisme et des conflits interpersonnels recensés chaque année sont provoqués par l’alcool et les drogues.
Près de 9 médecins du travail sur 10 ont été sollicités par des DRH pour un problème d’alcool chez un salarié, 29 % pour un problème de cannabis (3).
Ces chiffres sont révélateurs de l’importance d’une démarche de prévention des addictions en entreprise. D’autant qu’elle répond à l’obligation pour les entreprises d’assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs (L4121 du Code du travail).
Des facteurs individuels sont souvent la cause d’une pratique addictive, parmi ces derniers: on peut retrouver l’exposition à un environnement particulièrement stressant et les expériences et accidents de la vie, ainsi, tout un chacun peut y être confronté un jour.
Addictions en entreprise : Comment les entreprises peuvent-elles prévenir, détecter et accompagner?
Toute démarche volontaire des entreprises pour réduire et prévenir des consommations à risque de leurs collaborateurs, repose sur l’implication de l’ensemble des acteurs de l’entreprise : la direction, le service de santé au travail, le service social, les équipes managériales, les IRP et enfin les salariés eux-mêmes.
Pour qu’elle soit efficace, l’accompagnement des collaborateurs concernés et le soutien aux collaborateurs témoins d’une pratique de leur collègue doivent rester les maîtres mots en la matière.
–Informer régulièrement sur ce risque pour ne pas rendre ce sujet tabou et mener par ce biais une action à visée préventive. L’addiction, si elle nécessite un accompagnement spécifique d’un point de vue individuel, doit être traitée comme tout autre risque. L’information, peut prendre la forme de campagne d’information directe auprès des collaborateurs (envoi de mail, affichages, …), de rappels lors des messages de prévention de l’entreprise, de transmission des coordonnées des professionnels ressources (internes ou externes).
–Sensibiliser l’encadrement : la sensibilisation si elle passe par l’information nécessite des actions plus spécifiques auprès des managers. L’encadrement de proximité est souvent bien démuni lorsqu’il est confronté à un état d’ébriété avéré ou supposé d’un de ses collaborateurs. Lui communiquer les bonnes pratiques ainsi qu’une marche à suivre, peut lui permettre de se sentir davantage outillé lorsqu’une telle situation se présente.
L’INRS propose dans son guide sur les Pratiques addictives en milieu de travail, une procédure simple à suivre face à un salarié dans l’incapacité d’assurer son travail en toute sécurité :
o Alerter l’employeur
o Retirer la personne de toute activité dangereuse
o Demander un avis médical
o Respecter la vie privée du travailleur
–Agir en pluridisciplinarité pour avoir une approche globale sur le sujet. Nous l’avons vu précédemment, la question revêt des aspects pluridimensionnels, chaque acteur venant apporter son expertise pour la définition et la mise en œuvre des actions de prévention et l’accompagnement dans le temps des situations individuelles ou collectives.
L’intervention de l’assistant(e) social(e) du travail sur les addictions en entreprise: Prévenir, Détecter et Accompagner
Le caractère multifactoriel des addictions entraîne une articulation étroite entre médical et social. Cette alliance est un atout fort pour l’entreprise car elle permet d’avoir des jalons de détection et de prévention d’autant plus efficaces.
–Détection : l’expertise de nos consultants assistants sociaux leur permet d’anticiper ou de repérer des dégradations des situations des salariés. Ils portent toujours une attention particulière à l’état de santé ressentis par les collaborateurs qu’ils accompagnent. Lorsqu’ ils repèrent un risque, ils peuvent faire se mettre en lien avec les autres professionnels, en accord avec le salarié. Professionnels de l’écoute, l’ensemble de leurs accompagnements repose sur l’instauration d’une relation de confiance, levier d’un lien de qualité, d’un climat propice à la collaboration et qui s’inscrit dans la durée. Le secret professionnel auxquels ils sont soumis permet de renforcer cette relation de confiance et peut avoir un caractère rassurant pour le salarié qui pourra davantage se confier.
-Rôle dans l’accompagnement individuel : du soutien psychosocial, à la facilitation de l’accès aux soins ou encore le maintien du lien avec les salariés éloignés de l’entreprise ou de leur entourage familial, nos consultants sont le trait d’union entre la sphère privée et la sphère professionnelle des collaborateurs. Leur approche globale permet de décloisonner les expertises (médicales, sociales, …) pour inscrire l’accompagnement dans un projet global de prise en charge et ainsi apporter une cohérence d’ensemble dans l’accompagnement.
-Rôle de prévention : Nos consultants organisent, animent ou participent activement à des actions de sensibilisation collective, au sein des entreprises souhaitant agir dans le cadre de la prévention des consommations à risques. Des exemples d’actions déjà réalisées : co-réalisation d’un guide pour les managers, intervention lors d’une conférence, article en ligne sur l’intranet …
Ces projets de prévention sont toujours pensés et co-construits avec les différentes parties prenantes internes à l’entreprise et/ou le réseau d’experts membres de notre comité de partenaires. Ces actions sont toujours ciblées, prennent en compte les spécificités de l’entreprise et sont précédées d’une analyse fine des besoins et du contexte en amont.
De la prévention collective à l’accompagnement individuel, le savoir-faire des nos consultants constitue une valeur ajoutée pour vos projets concernant la thématique des addictions au sein de votre entreprise.
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(1) Les addictions concernent le tabac (nicotine), l’alcool, le cannabis, les opiacés (héroïne, morphine), la cocaïne, les amphétamines et dérivés de synthèse. Parmi les addictions sans substance, seul le jeu pathologique (jeux de hasard et d’argent) est cliniquement reconnu comme une dépendance comportementale dans les classifications diagnostiques internationales (DSM 5)
(2) Baromètre santé 2010 de l’INPES (Institut national de prévention et d’éducation pour la santé)
