Délégué régional Normandie de la Fondation Agir contre l’Exclusion, Didier FARDIN nous parle de la démarche RSE dans les TPE/PME.
Didier FARDIN a été secrétaire national de la Fédération Chimie Energie. A EDF, il est devenu DRH de la centrale de Flamanville puis chef de projets au Pôle innovation, diversité et performance de la DRH du Groupe.
- La Fondation FACE s’intéresse aux questions RSE, pouvez-vous développer ?
FACE est un laboratoire d’idées et d’innovations créé en 1993 par des entreprises pour prévenir et lutter contre toutes les formes d’exclusion. Il s’agit de mener des actions concrètes dans les domaines de l’emploi, de l’éducation et de la culture, de la vie quotidienne et de l’animation territoriale. Aujourd’hui plus de 6000 entreprises de toutes tailles et tous secteurs agissent sur le territoire auprès de plus de 400 000 bénéficiaires et en complémentarité avec d’autres acteurs.
- Quels constats faîtes-vous par rapport à la RSE dans les PME ?
Je ne peux parler que des PME mais aussi des TPE que je connais, essentiellement à travers mon activité à FACE. Souvent elles font de la RSE sans le savoir, principalement dans le domaine du travail et de l’emploi mais pas exclusivement. La RSE des PME est une RSE de proximité professionnelle et territoriale, portée ou impulsée par le Chef d’entreprise ou un proche collaborateur. Elle relève plus souvent d’un engagement personnel et de démarches spontanées que de politiques structurées.
- En terme de RSE que peuvent faire les PME ?
Beaucoup de choses en vérité et elles sont nombreuses à s’être déjà lancées. Celles qui débutent peuvent faire un état des lieux de leurs pratiques, seules ou en se faisant accompagner, et choisir quelques actions pour progresser qui impliquent si possible leurs salariés. La RSE c’est dans l’entreprise et à partir de l’entreprise, en lien avec les questions économiques, sociales et environnementales du territoire, on peut donc aussi partager des bonnes pratiques, participer à un projet local, aider une association… Il est important de formaliser les actions pour valoriser leurs résultats dans un dispositif cohérent avec les ressources que l’entreprise peut consacrer au ‘pilotage RSE’. Les TPE et PME qui veulent développer des actions RSE peuvent avoir un réel intérêt à s’inscrire dans des dynamiques et organisations collectives telles que celles proposées par FACE.
- Quelles différences avec les grandes entreprises ?
D’un côté il y a une différence de moyens, les petites structures ont moins de ressources dédiées à la RSE que les grandes entreprises, moins de temps donc moins d’expertise, moins de process structurés… Dans les grandes entreprises la RSE est aujourd’hui un incontournable. Mais d’un autre côté les PME et TPE sont souvent plus réactives et adaptables aux problématiques issues du terrain. Ce qui ne veut pas dire que les entités locales des grands groupes n’ont pas de marges de manœuvre pour mener aussi des actions de proximité dans une logique de responsabilité territoriale.
- Et les labels, est-ce nécessaire ?
Nécessaire sans doute pas mais certainement utile. Cela permet une reconnaissance extérieure et mobilisation interne. Pour une grande entreprise ne pas avoir de label peut poser question et avoir un impact négatif. Une PME sera moins pénalisée par une absence de label, mais a contrario, en avoir un pourra avoir un impact positif. En tout cas FACE accompagne ceux qui veulent s’engager dans cette démarche, et notamment avec LUCIE. LUCIE a développé un parcours et des outils simples alignés sur la norme ISO 26000 qui permettent aux entreprises et organisations d’intégrer facilement le développement durable et la RSE au cœur de leur mission.
- En quoi la pratique de la RSE constitue un atout pour les entreprises ?
Quelle que soit l’entreprise la RSE peut être considérée comme un levier de performance puisqu’elle constitue d’une part un facteur d’attractivité pour les financeurs, les talents, les partenaires, les clients… Et d’autre part un facteur d’engagement et de fidélisation des collaborateurs.
- Nivalis Conseil met en place des actions RSE avec FACE : notamment une action de mécénat avec l’Ecole de la Deuxième Chance de Normandie quel retour d’expérience souhaitez-vous partager ?
Je suis très heureux d’avoir travaillé à la mise en place de cette opération de mécénat de NC. C’est je crois un très bon exemple de synergie, ou même de symbiose entre une entreprise qui veut s’engager dans une action sociétale et FACE. Je ne peux que vous remercier encore pour le temps que vous nous avez accordé afin d’aider l’Ecole de la 2ème Chance de Normandie à professionnaliser sa démarche de soutien socio professionnel des jeunes qu’elle accompagne. Les retours ont été extrêmement positifs et je suis ouvert à toute nouvelle idée de coopération !
