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L’accompagnement des aidants familiaux, au cœur des pratiques professionnelles des assistants sociaux du travail

Ambre Alcassé - NivalisAmbre ALCASSE est consultante assistante sociale du travail à Nivalis Conseil. Dans le cadre de ses fonctions, elle est régulièrement sollicitée par des salariés en situation d’aidant familial.

Avec 11 millions d’aidants et 1 salarié sur 4 concerné d’ici 2030, son action et son expertise sur le sujet permettent d’optimiser les actions mises en place dans l’entreprise.

Partage d’expériences.

 

Pourrais-tu nous décrire le statut d’un aidant familial aujourd’hui ?

L’aidant familial est une personne qui va aider, soutenir, accompagner au quotidien un membre de la famille, un ami,voisin (même si on parle plus d’aidant naturel),  en situation de dépendance, d’handicap, de maladie. Cela peut concerner un parent en perte d’autonomie, un conjoint malade ou encore un enfant en situation d’handicap.

Quels constats fais-tu et quels sont les enjeux que tu peux identifier ?

De plus en plus de personnes sont désormais concernées. Même si la société et les récentes législations prennent en compte et reconnaissent leur statut et leur rôle, les mesures mises en place ne sont pas toujours suffisantes face à la réalité de leur quotidien. Les aidants ont de réelles difficultés à trouver des professionnels, des structures adaptées, ou encore du relais quand ils ont besoin de répit.

Quelles sont les difficultés que rencontrent les aidants familiaux ?  Que constates-tu dans ta pratique ?

Incontestablement, je dirai que le manque crucial de temps, la complexité administrative et la fatigue physique et psychologique des personnes aidantes sont des éléments qui nous sont régulièrement évoqués.

Ce qui transparait en premier lieu de nos entretiens c’est le manque d’informations : « par où commencer ? », « qui solliciter ? », ainsi que l’inquiétude quant à l’aspect budgétaire.

La peur de ne pas pouvoir concilier l’équilibre vie privée/vie professionnelle est très souvent évoquée en lien avec le besoin d’être entendu et compris par leur environnement professionnel (sachant que plus de la moitié des aidants sont des actifs).

Un autre point fondamental est la difficulté à trouver des structures adaptées, des professionnels habilités, des lieux répits et cette problématique est de plus en plus présente dans certaines régions ou une désertification médicale est constatée.

Le rôle d’aidant est aussi un aspect largement évoqué car il n’est pas toujours évident de voir cela comme un réel travail mais plutôt comme une démarche normale et naturelle, d’autant plus quand il s’agit d’un membre de la famille.

Même si je constate, grâce aux campagnes de sensibilisation et de communication, les aidants prennent plus facilement conscience de leur rôle et le regard de la société évolue.

Cependant, l’inquiétude, l’isolement et l’épuisement sont des risques omniprésents chez les aidants d’où la nécessité fondamentale de trouver des solutions de répit.

Et concrètement, que fais-tu?

Notre rôle va être dans un premier temps d’échanger et d’écouter la personne sur ses interrogations. Nous allons lui expliquer les dispositifs existants (en terme de congés, de droits, de formation) les différentes structures, associations et partenaires que nous pouvons solliciter.

L’idée est vraiment de lui montrer que des solutions existent et que nous allons l’accompagner dans son parcours et face à la complexité des démarches administratives en :

  • étant un relai dans ces démarches,
  • étant un lien pour les partenaires internes à l’entreprise comme externes,
  • leur donnant la possibilité d’avoir un espace d’écoute, de soutien afin de prévenir aussi le sentiment de solitude..

Le travail en partenariat est primordial que ce soit avec les structures d’accueil, l’intervention de professionnels médico-social ou encore les groupes de parole/association d’aidants.

Quand les aidants sont salariés, la priorité est de leur permettre de concilier leur vie professionnelle avec leur statut d’aidant au travers la mise en place de dispositifs d’appui. Dans l’entreprise auprès de laquelle j’interviens, nous amorçons une démarche de réflexion globale autour de cette thématique prenant en compte à la fois les aspects RH, les besoins de sensibilisation des managers, ou collègues, la nécessité de rompre l’isolement. Nous réfléchissons, en pluridisciplinarité, à des actions concrètes, accessibles et simples à mettre en place.

L’objectif étant de répondre à cet enjeu de manière spécifique et adaptée aux besoins.

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